Accepter de ne pas ĂȘtre au top de sa performance ⊠malgrĂ© la culpabilitĂ©
Les moteurs du surtravail pour les entrepreneurs
Hello cher·e·s abonné·e·s,
Me voici un peu sortie de ma tempĂȘte personnelle, pour lâinstant en tout cas, je peux donc reprendre un peu de distance et penser. Je suis ravie de pouvoir vous retrouver⊠enfin mĂȘme si en vrai Ă©videmment je ne vous vois pas, mais puisque vous me lisez, ce nâest quand mĂȘme pas rien. Merci au passage, vous ĂȘtes maintenant un peu plus de 150 abonnĂ©s, juste pour lire mes Ă©lucubrations⊠câest beaucoup pour moi ! đ„°
Aujourdâhui, dans le dĂ©sordre, on va parler de :
đ fouettage de fesses !
đ croyances et injonctions des entrepreneurs
đ prime au colis, planning, TMS et mĂȘme Document Unique
đ renforçateurs, libertĂ©, argent, et passion
Ce post me vient de plusieurs inspirations, dâune part avec le sujet dâun client, en ce moment (manager en burn-out), et dâentrepreneurs que je suis aussi sur des sujets de dĂ©part variĂ©s, et dâautre part avec lâĂ©pisode de podcast que jâai Ă©coutĂ© aujourdâhui, dâAline de The BBoost (que jâaime beaucoup, mais avec qui je nâai aucune affiliation - je nâen ai aucune tout court, indĂ©pendance oblige - en tout cas pour le moment, je ne vois pas comment je pourrais ne pas ĂȘtre influencĂ©e, sâil y avait). Voici lâĂ©pisode, que je te recommande si tu es dâhumeur Ă te fouetter pour avancer alors que tu es Ă©puisé·e !
(Spoiler : ne te fouette pas ! Mais câest plus dur Ă dire quâĂ faire).
Stop idĂ©e đĄ
Je suis en train de me dire que rien que vous rĂ©cupĂ©rer par-ci par-lĂ les ressources que je recommande, pour vous ici, ou pour mes clients et patients, serait sans doute pas mal. Jâaimerais bien en faire une rubrique, je ne sais pas encore trop organisĂ©e comment, ici, Ă laquelle je pourrais vous renvoyer plutĂŽt que partager Ă chaque fois de façon unique plusieurs fois des choses rĂ©currentes. Quand je travaillais principalement sur la santĂ© au travail, jâavais dĂ©jĂ fait un site qui rĂ©pertoriait les ressources que je recommandais tout le tempsâŠ
Est-ce que ça te dirait ?
Et dans la mĂȘme idĂ©e, tant que jây suis : comme je crĂ©e aussi des outils, pour la pratique (des audios, des mĂ©mos pratiques, des cahiers dâexerciceâŠ), je pourrais aussi les proposer (mais pas gratuit quand mĂȘme, câest du boulot !).
Mais est-ce que ça vous intĂ©resserait, dĂ©jĂ , et si oui, plutĂŽt accessibles ici en devenant un abonnĂ© payant, avec accĂšs Ă toutes les ressources tant que vous lâĂȘtes (oui ça existe, sur cette plateforme, pour rĂ©munĂ©rer les auteur·ices et crĂ©ateur·ices) ou sur une autre plateforme, en payant juste lâoutil que vous achetez, au coup par coup ? JâhĂ©site beaucoup entre ces 2 modĂšles Ă proposer.
Allez, re-sondage !
Performance et réussite
Le sujet de la performance est rĂ©current pour moi, mais je vois que câest vraiment assez gĂ©nĂ©ral, et je ne peux que rejoindre Aline1 sur lâidĂ©e quâil y a probablement beaucoup dâentrepreneurs qui « se crament » sans forcĂ©ment que ça signifie avoir « rĂ©ussi ». Notre sociĂ©tĂ© met beaucoup en valeur le mĂ©rite, le travail dur ⊠et nous montre rĂ©guliĂšrement les exemples de ceux qui ont beaucoup travaillĂ© pour rĂ©ussir. En gros : si tâas pas bossĂ© dur, mais que tu as « rĂ©ussi », en vrai⊠tu ne le mĂ©rites pas vraiment, donc tu nâes pas lĂ©gitime. Tu nâen as pas bavĂ© assez, câest comme si ce que tu as accompli nâexistait pas. Et, encore, il faudrait dĂ©finir ce que veut dire « avoir rĂ©ussi », tout le monde nâest pas obligĂ© de rechercher la mĂȘme chose, non plus.
Et, surtout, jâai constatĂ© depuis des annĂ©es quâon nâapprend pas aux entrepreneur·e·s Ă prendre soin dâeux. Câest dĂ©jĂ beaucoup trop antinomique avec cette croyance rĂ©currente de la performance / productivitĂ© / travail dur, qui ne laisse pas beaucoup de place Ă autre chose, et qui nous empoisonne en fait. Je pense quâon peut la rĂ©sumer aux drivers / croyances fondamentales / rĂšgles / schĂ©mas / injonctions (choisissez le concept que vous prĂ©fĂ©rez) suivants :
âNe te plains pasâ
âIl faut travailler dur pour rĂ©ussirâ
En TCC2, on parle souvent de âcomportement dictĂ© par des rĂšglesâ. Ceux-lĂ sont tout Ă fait ça : des comportements, des actions, qui ne sont plus du tout connectĂ©s Ă un besoin rĂ©el, ou des situations rĂ©elles qui lâexigent vraiment, mais juste aux rĂšgles quâon a intĂ©grĂ©es, quâon trouve logiques, tellement quâon ne voit mĂȘme plus quâon les suit. On ne pense pas quâon a le choix de faire autre chose. Et, aussi, comme câest une rĂšgle trĂšs, trĂšs renforcĂ©e par notre environnement social, mĂȘme si on a lâidĂ©e de faire autre chose, câest encore plus difficile parce que câest dissonant avec notre environnement.
Comme avec cette photo.
Elle illustre bien, non ? Et pourtant, prise isolĂ©ment, ça a lâair.. motivant, mobilisantâŠ
Sauf que quand on continue dans la mĂȘme logique, elle devient incompatible avec les moments oĂč on ne peut pas.
Marche ou crĂšve.
Elle va avec un autre mythe : nous nous sommes pris pour des machines, productives. Juste productives. Quand nous sommes au travail.
Et voilĂ mĂȘme encore un autre mythe qui va avec : sĂ©parer complĂštement le perso et le travailâŠ đ€Ł A part dans Severance, ça nâest jamais vraiment possible, puisque nous rĂ©agissons avec ce que nous sommes⊠en entier. Et plus je vois de gens sortant cassĂ©s de situations de travail trop dures, plus jâen suis persuadĂ©e.
Mais bon, pour reprendre juste le fil du prĂ©cĂ©dent⊠peut-ĂȘtre est-ce une vision trop militaire, ou trop religieuse (avec nos cultures occidentales du pĂ©chĂ© originel, quâon doit racheter, parce que forcĂ©ment on est mauvais au dĂ©part âŠ). Bref : on nâest jamais assez bien. On doit toujours bosser plus (ou faire plus).
On a un autre problĂšme avec ça : la fatigue, câest difficile Ă quantifier. La fatigue des matĂ©riaux, des machines, oui : les ingĂ©nieurs et techniciens de maintenance le savent bien, si on utilise une machine trop longtemps hors de sa capacitĂ© normale, elle casse. Lâhumain, par contre, sâadapte. Câest bĂȘte en fait. Ce serait plus mĂ©canique, plus visible, plus prĂ©visible, on nâaurait pas le mĂȘme problĂšme. Peut-ĂȘtre quâon se respecterait plus. Peut-ĂȘtre quâon respecterait plus la fatigue des autres. En plus, elle ne se voit pas forcĂ©ment de lâextĂ©rieur. Câest subjectif, câest pas quantifiable. Quand est-ce que tu sais que tu es trop fatiguĂ© pour continuer ? Ou si câest juste lâinverse, la fatigue de la dĂ©pression, oĂč moins tu en fais, plus ça devient compliquĂ© de faire quoi que ce soit ?
Mais mĂȘme sans aller jusque lĂ , nous vivons dans cette espĂšce de mythe qui dit quâon peut toujours ârepousser ses limitesâ. Ou le fameux âquand on veut, on peutâ. Toutes ces petites phrases finalement extrĂȘmement violentes, parce que non, en fait. Ca ne suffit pas. Le croire, ça voudrait dire quâon est des super hĂ©ros, quâon peut tout faire. Oui, bien sĂ»r, que quand on est portĂ© par une forte volontĂ©, une forte envie surtout, on va beaucoup plus loin. Mais le retourner dans lâautre sens pour te dire que si tu nâas pas rĂ©ussi, câest que tu ne voulais pas vraiment, câest juste oublier notre nature humaine.
Donc câest trĂšs paradoxal, tout ça. En mĂȘme temps, on nâest jamais assez bien, il faut toujours faire plus (pour atteindre⊠je ne sais pas quoi !), et en mĂȘme temps, comme on est des super hĂ©ros, on peut, forcĂ©ment. Ca nie juste la possibilitĂ© que nous soyons faillibles, mortels. Que nous pouvons ĂȘtre malades, avoir un problĂšme, avoir des moments oĂč on peut moins que dâautres. Câest le contraire de lâacceptation de soi.
Et donc si nous ne nous acceptons pas comme nous sommes, avec des capacitĂ©s variables selon les moments, des jours performants, des jours moins performants, des moments oĂč nous pouvons ĂȘtre fiers de nous, dâautres oĂč câest bof, nous serons toujours en train de courir aprĂšs un idĂ©al qui nâexiste pas : ĂȘtre sur-humain, au-delĂ de la maladie, des faiblesses, des failles possiblesâŠ
Le problĂšme câest que la majoritĂ© de notre sociĂ©tĂ© est construite comme ça : pour lâhumain fort, et idĂ©al. Pour lâhumain moyen, ordinaire, voire avec des maladies, des handicaps ⊠il nâa pas vraiment la mĂȘme place. On lui en fait une, mais clairement ça nâa rien Ă voir. Rien dâĂ©tonnant donc Ă ce que personne nâait envie de sâen rapprocher, et ĂȘtre exclu du mode de fonctionnement âstandardâ qui marche tant que tout va bien. Je ne dis pas que jâai une solution à ça. Juste, nous vivons dans une illusion collective que nous sommes forcĂ©ment capables de tout.
Nous avons oublié que nous sommes juste humains.
Entreprenariat et humanité
Nous vivons donc dans ce mythe, pour la plupart, au moment de crĂ©er une entreprise. Et les personnes qui vous forment, vous accompagnent, sont pour la plupart uniquement centrĂ©es sur la question de performance : logique au dĂ©part, de se centrer sur comment faire pour que ça marche, Ă©videmment, donc on sâintĂ©resse aux logiques Ă©conomiques, marketing ⊠On crĂ©e un truc, il va falloir le vendre, il vaut mieux que ça fonctionne, sinon Ă©videmment il nây a plus de sujet du tout puisquâil nây a plus dâentreprise.
Donc lâentourage initial du crĂ©ateur dâentreprise a probablement Ă©galement une vision trĂšs technique, productiviste, du travail. Il est probable quâil soit souvent au contact des entrepreneurs en crĂ©ation, plutĂŽt quâen vie courante, et donc toujours dans ce bain de la fougue initiale, de lâĂ©nergie, des dĂ©buts du projet, oĂč tout est possible en effet, parce quâun monde sâouvre Ă vous. Rien qui remette vraiment les pieds sur terre !
Ou pour ceux qui continuent Ă lâaccompagner le reste du temps, ils peuvent ĂȘtre centrĂ©s uniquement sur la rĂ©alitĂ© chiffrĂ©e de lâentreprise, et pas du tout la vie quotidienne. Pour autant, ils peuvent ĂȘtre trĂšs au courant des difficultĂ©s des entreprises, mais de ce que jâai vu, rarement en connectant ça Ă ces questions profondes de prise en compte de lâhumain.
Je lâai remarquĂ© plusieurs fois dans mes expĂ©riences professionnelles, que ce soit avec des entreprises clientes ou pour mes entreprises (jâen ai pas 40, hein, 1 et demi ça suffit bien), et ça mâa vraiment interrogĂ©e (bon, jâai une dĂ©formation professionnelle, Ă©videmment).
Pour les entreprises clientes, câĂ©tait surtout en service de santĂ© au travail : quand le patron de la boĂźte dĂ©couvre la question de la santĂ© au travail, des conditions de travail, Ă lâoccasion dâun accident de travail dâun de ses salariĂ©s clĂ©s ⊠et oĂč on voit quâil nâa clairement eu aucune sensibilisation ou formation de dĂ©part, rien quâĂ juste avoir une idĂ©e de ce quâil existe comme acteurs de santĂ© au travail qui peuvent le conseiller, ni Ă cette idĂ©e quâon nâest pas que des travailleurs (mĂȘme lui).
Ensuite, quand on a fondĂ© nos gĂźtes et chambres dâhĂŽtes, et puis quand jâai fondĂ©, au dĂ©part, Perspective Ergo (premier nom de ma boĂźte actuelle). Jamais une fois on ne te parle de conditions de travail. Jâai lâimpression que câest le truc soit un peu tabou, soit juste tellement mĂ©connu, ou soit, Ă cause de cet autre mythe qui dit :
Le travail sâajustera aprĂšs.
Si, on mâen a parlĂ© 2 secondes : pour remplir mon Document Unique3, en coopĂ©rative dâactivitĂ©s, parce que câest une obligation lĂ©gale (et encore, sur notre autre sociĂ©tĂ©, personne ne nous en a jamais parlĂ© ⊠câest pourtant obligatoire depuis plus de 20 ansâŠ). Et encore : un DU de 2 pages, avec une vision bien caricaturale du risque de Troubles Musculo-Squelettiques (piste de prĂ©vention proposĂ©e : formation gestes et posturesâŠ) - oui, bon, OK, jâai toujours ma dĂ©formation professionnelle.
Pire : dans la formation initiale de chef dâentreprise, une chose qui Ă©tait trĂšs bien, on te fait te projeter dans ton planning de travail (jusque lĂ , trĂšs bonne idĂ©e). Oui mais, lĂ oĂč je tique⊠câest sur ce Ă quoi ressemble ce planning.
Tu vois, ou pas ?
Moi, en premier lieu quand je vois ça, je me dis âmais en fait, ils ont prĂ©vu quâon travaille non seulement la journĂ©e mais aussi le soir ?â
A la rĂ©flexion, on peut se dire que comme câest pour toute activitĂ©, Ă©videmment, on peut trĂšs bien avoir du travail qui soit Ă tout moment, tu peux travailler quand tu veux, pas forcĂ©ment sur un rythme classique, sans forcĂ©ment remplir tous les moments.
Enfin, en premier, moi quand tu me mets une case vide, jâai tendance Ă la remplir. Donc, ça incite quand mĂȘme fortement Ă avoir lâimpression que tu dois remplir toutes les cases⊠surtout quâon ne tâen dĂ©trompe pas dans les consignes.
Et, quand lâune des participantes, crĂ©atrice dâentreprise comme moi, annonce quâelle produit la journĂ©e et envoie ses commandes le soir⊠et que le formateur la laisse avec ça⊠câest bien que câest cautionnĂ© comme ça.
Quel est le problÚme, me diras-tu ? Il faut bien fournir un effort au départ pour lancer sa boßte, non ?
Câest vrai, mais ce serait un peu oublier - ça y est voilĂ lâergonome qui parle - la diffĂ©rence entre le prescrit et le rĂ©el, la thĂ©orie, et la pratique. Si dĂ©jĂ dans la thĂ©orie tu prĂ©vois de remplir toutes les cases, quelle place il te reste pour les imprĂ©vus qui ne manqueront pas dâarriver ? Parce que dĂ©jĂ , il y en a toujours, et en plus, tu es dĂ©butant, donc, comment pourrais-tu anticiper tout ce qui va arriver dâautre que ce que tu as prĂ©vu, puisque tu ne connais pas, par dĂ©finition ?
Et, aussi, parce que si tu construis ton entreprise comme ça, du dĂ©part, et quâelle a besoin de cette quantitĂ©-lĂ de travail pour ĂȘtre Ă flot, comment vas-tu faire pour rĂ©duire la voilure ensuite ?
A moins que tu nâaies pas conscience du tout quâil faudra la rĂ©duire. Mais tĂŽt ou tard, que ce soit pour toi, parce que câest un marathon, pas un sprint, et que mĂȘme si tu embauches, les salariĂ©s seront limitĂ©s Ă des horaires normaux, il faudra bien que ça tienne avec moins de temps.
Entrepreneur, câest ĂȘtre manager de soi-mĂȘme. Avec tout lâavantage et lâinconvĂ©nient que ça reprĂ©sente. Tu es ton chef, tu as toute latitude. Oui. Mais tu peux aussi te fouetter pour avancer⊠LâĂ©quilibre est Ă trouver entre toi comme productif, et toi comme responsable du business. Entre la part de toi qui dit ây a trop de boulotâ, et lâautre qui dit âfaut faire rentrer les sousâ.
Renforçateurs du travail et équilibre
Un renforçateur4, câest quelque chose qui, quand tu lâobtiens, augmente le comportement par lequel tu lâas obtenu. A peu prĂšs, une rĂ©compense, en somme. Ce qui nous motive Ă faire les choses (plus large que la conception courante quâon met sur rĂ©compense, donc).
La plupart de ces problĂ©matiques de non prise en compte de lâhumain dans le travail, on peut les retrouver, finalement, quâon soit entrepreneur ou salariĂ© avec responsabilitĂ©s, manager. Avec quelques facteurs qui changent la relation au travail, dans lâentreprenariat.
Lâargent
DĂ©jĂ la dimension financiĂšre de la chose. Si tu bosses pas, câest directement tes sous, que ça impacte. Câest pas tout Ă fait la mĂȘme quand tu es salariĂ©, sauf, avec des modes de rĂ©munĂ©ration qui sâen rapprochent.
MĂȘme dans le travail salariĂ©, dĂšs quâil y a une rĂ©munĂ©ration variable, du style prime au colis, ou commission, on voit bien Ă quel point tout de suite ça influence le comportement au point de se dĂ©passer trop, ou prendre des risques, pour avoir plus de rĂ©munĂ©ration. Je lâai observĂ© dans une entreprise de logistique, venue me consulter pour rĂ©duire les accidents de travail, liĂ©s Ă trop de vitesse des caristes. Sauf ⊠quâils avaient une prime au colis. âOn a dĂ©jĂ Ă©tĂ© obligĂ©s de la plafonnerâ, mâont-ils dit. Evidemment sinon lâentrepĂŽt nâĂ©tait plus quâune course folle⊠On retrouve la mĂȘme chose avec les addictions aux jeux dâargent, les excĂšs de vitesse des chauffeurs payĂ©s aussi au nombre de colis dĂ©posĂ©sâŠ
Si ton travail est directement connecté à une rémunération variable, tu vas automatiquement avoir tendance à travailler ⊠trop.
Donc comme entrepreneur, câest pas mieux. Ton chiffre dâaffaires vient rĂ©compenser TOUT ce que tu fais pour faire dĂ©coller ton entreprise, donc, il nây a pas de limites, en soi, si tu ne fais pas attention Ă tâauto-rĂ©guler.
Et, comme tu es ton propre manager (câest cool !) mais que tu nâes pas salariĂ©, avec un code du Travail, tout ça, et des horaires limitĂ©s⊠pourquoi tu te limiterais, tant que âça vaâ ? Dâautant que tu as souvent montĂ© ta boĂźte pour ĂȘtre libre, non, donc tu fais bien ce que tu veux ! (Et voilĂ comment tu te piĂšges toi-mĂȘme).
Je suis libre de me surcharger. Si je veux, dâabord !!
La passion du travail
AprĂšs, voilĂ lâautre grand renforçateur (je ne mets pas forcĂ©ment de hiĂ©rarchie entre les deux). Celui-lĂ aussi, peut fonctionner quand on est salariĂ© et passionnĂ© par ce quâon fait. Câest dâailleurs beaucoup ce quâon retrouve dans les risques psycho-sociaux : les personnes sont restĂ©es, malgrĂ© des conditions difficiles, parce quâelles tiennent Ă ce quâelles fontâŠ
Et pour les entrepreneurs, jâaurais tendance Ă dire que câest sĂ»rement encore plus frĂ©quent, car en gĂ©nĂ©ral, on crĂ©e une boĂźte pour faire quelque chose qui nous passionne ! Sans ça câest difficile dâailleurs dâarriver Ă ce que ça fonctionne. Donc, 2e raison dây aller Ă fond, et toujours pas plus de rĂ©gulation..
Ca fait donc beaucoup de facteurs qui poussent Ă sur-travailler, juste par motivation interne ! Et une fois quâon rajoute la pression sociĂ©tale, il me paraĂźt difficile que lâon puisse tout le temps gĂ©rer ça seul !
Trouver son propre équilibre pour entreprendre autrement
Le mythe du âtoujours plusâ enferme de nombreux·ses entrepreneur·e·s dans une spirale Ă©puisante. Nous avons intĂ©grĂ© des normes invisibles : travailler tard le soir, ne jamais refuser une opportunitĂ©, tout gĂ©rer seul·e⊠Pourtant, chaque entrepreneur·e a un contexte unique, avec ses propres ressources et contraintes. Ce qui fonctionne pour lâun·e ne fonctionne pas forcĂ©ment pour lâautre.
PlutĂŽt que dâajouter de nouvelles injonctions (âralentisâ, âĂ©coute-toi plusâ), voici quelques pistes pour ajuster ton Ă©quilibre en fonction de ton propre fonctionnement et de ta rĂ©alitĂ© :
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Repérer les schémas qui influencent tes décisions
Nous sommes tous·tes influencĂ©es par des modĂšles familiaux, culturels et professionnels qui façonnent notre rapport au travail. Se poser la question âDâoĂč me vient cette pression ?â aide Ă identifier des croyances limitantes et Ă sâen libĂ©rer progressivement.
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ExpĂ©rimenter et ajuster au lieu de chercher âla bonne mĂ©thodeâ
Il nâexiste pas une seule maniĂšre dâĂȘtre productif·ve ou dâĂ©quilibrer vie pro et perso. Ce qui fonctionne un jour peut ĂȘtre inefficace le lendemain. Mieux vaut tester des ajustements et observer ce qui est rĂ©ellement utile, plutĂŽt que de chercher une solution toute faite.
â
Développer une flexibilité face aux imprévus
Le stress vient souvent dâun dĂ©calage entre ce que nous voudrions faire et ce qui est possible. PlutĂŽt que de chercher un contrĂŽle absolu, apprendre Ă composer avec lâincertitude permet de mieux vivre les alĂ©as sans frustration ni culpabilitĂ©.
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Sâappuyer sur ses ressources plutĂŽt que de lutter seule
Lâentrepreneuriat nâest pas un sport en solo. Nous avons tous·tes un Ă©cosystĂšme : entourage, partenaires, outils⊠Prendre du recul sur les ressources disponibles permet souvent de relĂącher la pression et dâĂ©viter de sâĂ©puiser inutilement.
â
Définir sa propre réussite en fonction de ce qui a du sens pour soi
PlutĂŽt que de chercher Ă cocher les cases dâun modĂšle standard (et se retrouver rapidement Ă suivre des rĂšgles sans les questionner), il est essentiel de se reconnecter Ă ce qui compte rĂ©ellement pour nous. Quelles sont tes prioritĂ©s ? OĂč veux-tu mettre ton Ă©nergie ? Ces questions aident Ă faire des choix alignĂ©s avec ses valeurs et son bien-ĂȘtre.
Et si tu prenais un moment pour repenser ton équilibre ?
Si tu ressens le besoin de mieux gĂ©rer la pression et de poser des bases plus sereines pour ton activitĂ©, je peux tâaccompagner Ă travers :
âš Le coaching SĂ©rĂ©nitĂ© 360 : un accompagnement personnalisĂ© pour tâaider Ă reprendre le contrĂŽle de ton organisation, rĂ©duire le stress et aligner ton activitĂ© avec tes besoins et tes valeurs.
âš Les groupes MamâPreneures Zen : des espaces dâĂ©change bienveillants entre entrepreneures, oĂč lâon partage des stratĂ©gies concrĂštes pour allĂ©ger la charge mentale et avancer avec plus de sĂ©rĂ©nitĂ©.
Retrouve toutes mes infos ici :
Et toi, quel petit ajustement pourrais-tu tester dÚs cette semaine pour retrouver du plaisir dans ton activité ?
Tu va avoir lâimpression que je la connais, Ă lâappeler juste par son prĂ©nom, mais pas du tout, câest juste que je ne connais que son prĂ©nom đŹ
Thérapies cognitivo-comportementales
Article du code du Travail sur le Document Unique dâEvaluation des Risques Professionnels
Si tu es curieux·se, tu peux aller voir le bouquin de Skinner, Science et Comportement Humain, pour aller plus loin.
Nous avons oubliĂ© que nous sommes juste des humains. Ce culte de la sur performance, ces cases Ă absolument devoir remplir. Cet idĂ©al jamais atteint ⊠ça peut en Ă©craser mentalement plus dâun.e car comme tu le dis trĂšs bien - câest simplement inatteignable.
Je me disais aussi avec lâavĂšnement de lâintelligence artificielle, on va encore pousser plus loin nos retranchements pour aller toujours plus vite et ĂȘtre toujours plus performants.es. Alors câest bien pour la crĂ©ativitĂ©, mais attention Ă la barre que nous allons mettre toujours plus haute.