La dépression peut être un handicap invisible... Comment aider un proche ?
Mieux comprendre pour mieux savoir quoi faire
Hello ! Pas de post de rentrée cette année, juste un sujet un peu récurrent pour certaines personnes que j’accompagne : la dépression, et à quel point parfois elle se voit peu.
Pourquoi je vous en parle ? Parce que j’ai été tellement frappée par le contraste entre l’apparence extérieure de certaines personnes et le niveau de sévérité de leur dépression, une fois qu’on creuse, que ça me paraît important d’y être plus sensibilisé, pour soi, au cas où, moins culpabiliser, et pour ses proches, parce que votre réaction en tant que proche peut changer beaucoup de choses.
⚠️ Disclaimer : Cet article a une visée d’information générale et de sensibilisation. Il ne remplace en aucun cas un avis médical, un diagnostic ou un traitement. Si vous pensez être en dépression ou reconnaissez ces signes chez un proche, n’hésitez pas à consulter un professionnel de santé (médecin, psychologue, psychiatre) pour bénéficier d’un accompagnement adapté.
🔴 Etre dépressif, ça se voit ? La dépression silencieuse
Voilà l’idée. On pourrait peut-être s’attendre à ce que la dépression, ce soit tellement profond, et dur, que ça se voie comme le nez au milieu de la figure. Eh bien pas du tout. Même pas pour moi, et même pas forcément en consultation au départ, alors que vous me direz, c’est bien le lieu et le moment !
◻️Qu’est-ce que la dépression ?
La dépression est une maladie complexe… pour résumer, sans trop dire de bêtises, je pense qu’on pourrait dire que c’est l’incapacité progressive à agir dans une direction qui nous fait du bien, avec des pensées et ruminations négatives, souvent basées sur beaucoup d’autocritiques. Et moins on agit avec plaisir, plus notre comportement “s’éteint” et plus nos pensées deviennent négatives et nous bloquent, c’est un cercle vicieux. Il y a beaucoup de modèles explicatifs, des raisons aussi biologiques, des événements vie difficiles, d’autres qui peuvent être déclencheurs, et une fois le cercle vicieux enclenché, on arrive petit à petit à un état qu’on peut qualifier de dépression.
En gros, quelqu’un de dépressif est comme éteint à l’intérieur. Il fait ce qu’il peut comme il peut, en général arrive à maintenir un minimum d’activité mais n’éprouve plus de plaisir à grand chose, une grande fatigue, profonde, et pour le côté tristesse, autant elle peut être extrêmement intense et insupportable, autant elle peut aussi n’être plus très ressentie et la personne peut même n’avoir quasiment plus d’émotions, tout devient atone et morne. C’est comme si c’était une vie en noir et blanc, plus de couleurs. Et, avec, l’impression que c’est de sa faute, et parfois, que ça ne changera pas, que rien ne peut s’améliorer (discours négatif lié à des biais d’interprétation de notre cerveau, pas bien aidant sur le coup).
◻️Pourquoi une dépression reste parfois invisible ?
Vous l’aurez compris, on ne devient pas forcément dépressif d’un coup, net. Ce serait plutôt comme une spirale de négativité, d’immobilisme, qui se met en place petit à petit.
Et encore, l’immobilisme n’est pas toujours là, parfois les gens peuvent être très actifs quand même, vu de l’extérieur. Ils fonctionnent encore, en mode robot. Agir, agir, agir, dans la roue du hamster, sans réfléchir.
Comme la plupart d’entre nous, ce n’est pas parce que la personne est dépressive qu’elle a envie que ça se voie ou de faire pitié. Déjà, elle n’a pas forcément toujours conscience de l’être, et puis, on essaie tous de faire bonne figure, parce qu’on n’a aucune envie de devoir entrer dans les détails de nos problèmes avec tout le monde. Ce n’est pas non plus possible de se montrer vulnérable partout, ni à tout moment. Même avec ses proches, ça peut ne pas être facile. Dans un autre sens, là, souvent, pour ne pas qu’ils se fassent de souci, pour ne pas les surcharger avec nos problèmes, etc.
Et aussi… on ne comprend pas déjà soi-même ce qui nous arrive, alors de là à faire face aux autres, qui ne comprennent pas non plus parce que c’est très méconnu finalement… on n’en a certainement pas l’énergie dans ce cas.
Donc, ce qui peut se masquer, pour ne pas rajouter de devoir en plus expliquer ce qui ne va pas et pourquoi (parce que le pourquoi, en plus, on ne l’a pas !!), on le masque autant qu’on peut. On continue à dire “ça va” mécaniquement quand on nous le demande le matin.
De toute façon, réellement, qui serait vraiment prêt à entendre un “non” et en faire quelque chose ? Dire non ce serait risquer de mettre mal à l’aise l’autre, paraître peut-être agressif… et la personne a bien autre chose à faire que se rajouter une situation complexe à gérer. C’est plus facile de dire “ça va”.
Dans la même série, j’ai déjà vu des entreprises avec des risques psycho-sociaux avérés (au final), alors qu’à première vue en visitant les locaux tout le monde paraissait souriant, disait bonjour chaleureusement ! - A l’inverse, si l’ambiance dégradée se voit, c’est que vraiment ça ne va pas bien bien du tout !!
On ne voit jamais que le dessus de l’iceberg…
On peut aussi être dans la croyance, comme certaines personnes, “qu’il ne faut pas se laisser aller”, en pensant que ça va être pire sinon. Comme si on pouvait s’obliger à aller bien : mais ça, c’est une croyance assez répandue, donc, ça se comprend… chacun fait ce qu’il peut et on ne nous apprend pas le mode d’emploi de notre cerveau à l’école, alors, on essaie ce qui nous semble logique, avec notre culture.
Donc les personnes vont le plus souvent essayer de tenir de leur mieux. Elles ne laissent parfois rien transparaître, soit avec beaucoup d’efforts, soit parfois même pas, peut-être, en ayant tellement bien appris par le passé à ne pas montrer d’émotions.
◻️ Quand la dépression silencieuse cache des traumatismes…
▫️Quand la personne paraît fonctionner normalement, ou presque
Comme je le disais au départ, j’ai été très frappée par le contraste entre la présentation assez ordinaire et tout à fait “normale” de certains patients, et la réalité de leur état profond.
Par exemple des patients, qui sont sans tristesse particulière vraiment apparente, et viennent consulter pour un problème qui paraît au départ sans trop de gravité, du style “on me reproche de ne pas assez communiquer”. C’est un motif assez fréquent pour les gens qui viennent me voir, étant donné que j’ai insisté dans ma présentation sur les problématiques relationnelles, jusqu’ici.
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais pour moi, au départ, c’est quelque chose que beaucoup de gens pourraient dire, et la plupart du temps, plutôt quelque chose que je résous avec l’approche systémique, l’apprentissage de reconnaissance et d’écoute de ses émotions, ses besoins, et de techniques de communication efficace. Ca suffit généralement et le plus souvent, il n’y a rien de plus en-dessous, simplement, ne pas avoir appris suffisamment à communiquer, quelques croyances profondes trompeuses liées à des schémas construits au fil de l’histoire de la personne, et souvent la crainte des conflits. C’est le lot de beaucoup de personnes en fait ;) - aucun de nous ne me paraît pouvoir être parfait là-dessus d’ailleurs !
En complément de l’entretien initial, je fais régulièrement passer des échelles d’évaluation, dès que j’ai un petit doute sur la présence d’anxiété et/ou dépression, pour voir avec un outil validé, standardisé, où en est la personne; cela permet aussi au fil du temps en faisant re-passer les mêmes tests, de voir si on est efficace avec la thérapie (c’est mieux !). Il y a le ressenti de la personne, et puis, ce que renvoient les échelles de mesure.
Et parfois quelle surprise… entre des personnes dont le problème annoncé est plutôt “juste” un problème de comportement, qui a un impact sur les autres et du coup, leur relation, donc même pas de plainte de souffrance personnelle au départ, ou très peu (en tout cas pas le truc central), alors qu’au final, les échelles (et la discussion autour des réponses) me renvoie une toute autre version de l’histoire : des signes de dépression profonde voire même de stress post-traumatique !
Vous imaginez bien que si moi, qui suis là pour ça, en mode totale écoute de la personne qui vient me voir, les antennes ouvertes, avec une personne qui vient elle aussi pour ça, et me déballe son problème sans retenue, je n’ai rien vu au départ, comment pourriez-vous le voir dans la vie courante ?
▫️Mais le traumatisme verrouille les émotions…
Dans l’état actuel de nos connaissances (toujours, des miennes, car je n’ai pas fait une bibliographie complète du sujet avant de vous écrire), voilà comment on peut expliquer ça.
Quand une personne vit un traumatisme, son cerveau se met en mode survie. Pour supporter l’intensité des émotions, il “coupe” certains circuits : c’est ce qu’on appelle le verrouillage émotionnel ou numbing1. Pendant le traumatisme, la personne peut même vivre une dissociation, c’est-à-dire, passer en fonctionnement automatique, être déconnecté de la conscience, tellement la situation est insupportable; d’où les amnésies ensuite, ou trous dans l’histoire, pendant qu’elle a été déconnectée. C’est une stratégie totalement involontaire, et plutôt efficace à court terme, apparemment.
Mais le problème serait que ça laisse des traces, et le cerveau reste bloqué en mode “urgence”, comme si l’alarme ne s’éteignait jamais. Résultat : les émotions sont gelées ou très difficiles à ressentir consciemment. De l’extérieur, on peut croire que “tout va bien” parce que la personne sourit ou assure son quotidien, cela lui permet de continuer à fonctionner, d’aller travailler, de s’occuper des enfants… bref, de tenir debout .. en ayant même l’impression que ça va ! En réalité, elle vit avec une partie d’elle-même anesthésiée, ce qui l’empêche de traiter le traumatisme et de retrouver un fonctionnement émotionnel normal.
C’est logique en même temps : à quoi d’autre pourrait-elle comparer, si elle s’est tout le temps sentie comme ça ? Comment savoir que c’est différent pour d’autres personnes ?
Ca me rappelle quand on a découvert que j’étais myope, quand j’étais petite. Je n’en avais aucune idée, pour moi c’était idiot de me demander si j’arrivais à lire les lettres du nom de la rue quand c’était trop loin. Ma normalité, c’était que tout ce qui était à plus de quelques mètres était flou. Comment j’aurais pu savoir que les autres voyaient ça net ? Je n’ai su que c’était possible qu’en allant chez l’ophtalmo… Chacun notre carte du monde !
Ce verrouillage émotionnel, on pourrait le comparer à une maison dont le disjoncteur a sauté. Le court-circuit a permis d’éviter l’incendie (la peur extrême ?), mais tant que le courant n’est pas rétabli, certaines pièces restent dans le noir. Cela protège sur le moment, mais à long terme, on ne peut pas vivre bien dans une maison sans lumière.
La personne elle-même, est habituée à vivre dans le noir, elle fonctionne comme ça. Elle est à l’abri des plus fortes émotions, donc, relativement, ça va, et elle ne se plaint pas. Ce n’est donc pas faux non plus, ou mentir, quand elle vous dit “ça va”… tout est relatif. Elle peut quand même aussi sourire, participer… être à l’écoute… juste, elle ne s’écoute pas, elle.
Ca va, par rapport à ma normalité habituelle.
🔴 Que faire d’utile alors au quotidien pour une personne potentiellement dépressive ?
Puisque ce n’est pas évident à voir, déjà, être attentif·ve à des signaux discrets qui peuvent être des signes de dépression, quelques signes d’alerte. Sans non plus psychologiser à outrance et analyser tout le monde !
1. Etre tolérant et ouvert aux difficultés des autres
Juste déjà simplement penser que vous n’êtes pas dans les bottes des autres, que vous ne savez pas ce qui se passe réellement pour eux et dans leur vie, que nous n’avez jamais tout leur contexte.
La plupart du temps les gens n’essaient pas de mal faire, la première explication plus probable quand ils réagissent mal ou que leur comportement vous ennuie, est souvent que ça ne va pas super.
Ca ne veut pas dire que vous devez tolérer tous leurs comportements, par contre, s’ils sont nuisibles pour vous : juste, ne pas interpréter en premier une attitude par une mauvaise volonté, ou intention.
Vous n’êtes pas dans la tête de l’autre.
2. Ni banaliser, si sur-analyser
On entend parfois parler de dépression à toutes les sauces, et pourtant c’est finalement mal connu, mal compris.
Etre triste n’est pas forcément être dépressif. La tristesse, comme les autres émotions, fait partie de la vie, le deuil aussi… on peut traverser des phases difficiles, sans être dépressif pour autant. Ca ne veut pas dire qu’il ne faut pas en tenir compte, il faut être attentif à soi quel que soit l’étiquette ou pas ! Mais juste, les bons mots sur les bonnes choses.
Etre dépressif n’est pas forcément se montrer triste !
3. Etre attentif·ve aux signaux qui peuvent passer inaperçus
Le dessus de l’iceberg de la dépression, pour les proches, peut être des comportements … parfois agaçants ! Ce qui rend ça d’autant plus compliqué pour aider. On peut avoir envie, être disposé à aider, mais ne pas capter du tout les signes parce que notre agacement est au premier plan ! Et comme ça s’installe insidieusement, en plus…
On peut retrouver :
Tout ce qui va être de l’ordre de la difficulté de passage à l’action :
sensation de fatigue, difficile de se lever le matin, difficile de faire des tâches habituelles, les corvées de la maison… : pas d’énergie
procrastination… envahissante → ce qui peut de base être interprété comme “fainéant”, même par la personne elle-même (n’oubliez pas, elle se juge négativement…)
perte d’intérêt, retrait des activités que la personne aimait jusque là, d’habitude, de choses qui comptent pour elle
la difficulté à mettre en route de nouveaux projets, se projeter dans l’avenir
mais parfois, comme on l’a dit… ça peut aussi au contraire, être à fond dans la course pour ne pas penser, “se laisser aller”. Mais alors le signe pourrait être que le nombre d’intérêts de la personne va devenir très limité, resserré sur plus que quelques choses centrales, son travail par exemple, et plus rien d’autre ne paraît la toucher ou pouvoir la mettre en mouvement. C’est assez proche du côté addiction d’ailleurs, à ce moment-là.
L’impact sur la gestion des émotions :
soit plutôt irritabilité, la personne est facilement en colère, irascible, s’impatiente pour tout, son seuil de tolérance est nettement abaissé, un rien la “déclenche”
soit plutôt le côté verrouillage émotionnel : elle est anesthésiée, paraît ne plus ressentir grand chose, ni en positif, ni en négatif. Mais elle peut essayer de donner le change, aussi, faire semblant, jusqu’à une certaine limite.
soit un peu des deux, selon les moments.
la perte de plaisir, dans ce que la personne aimait faire d’habitude, même dans le partage avec ses proches, parfois
une sensation de vide intérieur, de perte de sens
La négativité : la dépression met comme un filtre noir sur toutes nos interprétations. Ca donne…
plus de conflits, car tout est interprété sur le mode négatif : les compliments ne passent pas ou ont l’air de glisser sur elle, le moindre reproche est amplifié +++
rien n’a l’air possible avec la personne, elle refuse tout ce qu’on lui propose (elle ne peut plus se projeter dans l’avenir, en fait, pensant en gros “tout est fichu, ça ne sert à rien”)
la personne prend tout “pour elle” : normal, elle se sent déjà coupable de tout, impossible d’aborder quoi que ce soit où elle serait en cause, c’est bien trop douloureux…
Vision négative d’elle-même, des autres, du monde… : tout est noir, et elle est nulle, tout est de sa faute. Voilà.
Si vous creusez un peu, derrière des remarques pas très aimables, des colères un peu incompréhensibles, ou des réactions inhabituelles, ces interprétations négatives peuvent se retrouver assez facilement, je pense. Mais il faut avoir l’idée que ce sont des signes. Au quotidien, c’est plus difficile que quand la personne arrive dans mon cabinet ! Ne vous culpabilisez pas non plus si vous n’avez rien vu…
4. Au passage, des signes d’alerte plus urgents
En plus de cette série de signes, si la personne donne des signes de désespoir, ça doit fortement alerter sur un risque suicidaire (coucou la journée de prévention du suicide il y a 2 jours, j’ai même pas fait exprès) : donc une vision négative de l’avenir, pessimisme ++, avec des phrases du style :
ça n’ira jamais mieux
on ne peut rien faire pour moi, je suis comme ça
de toute façon, les autres ne m’aimeront pas
Vous voyez, des choses du style très figé, bloqué, et généralisé, en tout ou rien. Cela fait partie des biais négatifs de notre cerveau lors de la dépression…
Ca peut aussi tout à fait passer inaperçu, mais juste, si vous le savez, ça vous tiltera peut-être si vous entendez ça.
5. Comment aider concrètement un proche en dépression invisible
N’essayez pas de le raisonner, de contredire ses biais négatifs : ça ne marche pas plus qu’essayer de convaincre une personne que sa phobie des souris n’a pas de sens … Bien sûr que ça n’a pas de sens, notre cerveau profond n’est pas des plus rationnels. Il veut juste notre survie, même de façon pas logique. N’empêche que c’est ce que la personne ressent. Et là, en plus, elle n’a même plus de distance avec son ressenti, et ne se rend plus forcément compte que ce n’est pas rationnel.
Essayez d’être compréhensif·ve, de l’aider à mettre des mots dessus : vous pouvez lui dire que vous avez l’impression que ça ne va pas, et ouvrir le dialogue. Vous pouvez dire que vous n’êtes pas professionnel, mais que ça vous fait penser à des signes de dépression, et que peut-être, ça pourrait être bien d’aller voir le médecin.
Essayez autant que possible, même si ses comportements sont sans doute très agaçants, de :
ne pas la culpabiliser de ne pas se bouger, d’être négative, d’être ci ou ça… Ca ne va rien aider du tout, au contraire. Elle se culpabilise déjà, et c’est précisément ça qui la freine, en général, à faire quoi que ce soit (son cerveau lui dit tout le temps “ça ne sert à rien, t’es nulle”). Si vous lui en rajoutez, ça va encore plus la freiner. Peut-être cette idée peut vous aider à éviter de le faire ;)
ne pas la secouer pour qu’elle avance, façon Tibo Inshape et les injonctions usuelles de notre société “sors de ta zone de confort”, “il faut aller de l’avant”, et discours motivationnels habituels. Ca n’aide pas non plus. Elle essaie déjà. Elle n’y arrive pas. Et elle s’en veut.
N’essayez pas de la distraire spécifiquement pour cette raison, elle n’en a sans doute pas l’envie, mais si vous en avez la disponibilité, juste écoutez-là et laissez-là parler, sans jugement. Ca, ça aide. Montrer qu’on est là et qu’on tient à elle. (Oui, c’est moins évident avec les réactions possibles assez agaçantes qu’elle peut avoir…)
Encourager à chercher de l’aide pro (médecin, psy), sans pression. Si, évidemment, vient l’argument “mais ça ne sert à rien, je suis comme ça” ou chose du style : ce que vous pouvez lui dire, c’est que c’est précisément la dépression qui peut lui faire penser ça. Mais après n’insistez pas plus … sauf risque suicidaire… : en cas de doute, le 3114 est là, n’hésitez pas. Et en cas de suspicion vraiment urgente, c’est même le 15.
Voici encore quelques autres pistes ici et sur le site parlonsdepression.fr.
Si ça vous intéresse, je ne saurais trop vous recommander la formation Premiers Secours en Santé Mentale : si vous n’êtes pas à l’aise avec le sujet, cela donne des clés pour voir comment faire pour aller de la détection de la situation à l’aide professionnelle. Comme les premiers secours classiques, mais pour la santé mentale. Comme les crises cardiaques, ça peut arriver à tout le monde…
🔴 Le plus important : juste changer de regard sur la dépression
Elle ne ressemble pas toujours à ce que l’on croit… Votre voisin, votre chef, la boulangère, n’importe qui peut en souffrir sans que vous le voyiez forcément !
Ce que vous pouvez faire d’utile :
✅ ne pas juger trop vite, vous ne connaissez pas toute l’histoire de l’autre
✅ rappeler que demander de l’aide n’est pas un aveu de faiblesse, mais au contraire d’affronter la réalité et d’aller dans la bonne direction.
✅ vous former aux premiers secours ;)
A bientôt et prenez soin de vous !
Frewen, P. A., Dozois, D. J. A., Neufeld, R. W. J., Lane, R. D., Densmore, M., Stevens, T. K., & Lanius, R. A. (2012). Emotional Numbing in Posttraumatic Stress Disorder: A Functional Magnetic Resonance Imaging Study. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22154897/ Version traduite : https://pubmed-ncbi-nlm-nih-gov.translate.goog/22154897/
Feeny, N.C., Zoellner, L.A., Fitzgibbons, L.A. et al. Exploring the Roles of Emotional Numbing, Depression, and Dissociation in PTSD. J Trauma Stress 13, 489–498 (2000). https://doi.org/10.1023/A:1007789409330




Merci Mathilde pour cet article huper complet ! 👏🏻👏🏻